Les edelweiss du Col Agnel

Après les fleurs de ciboulette du col de la Bonette, je vous invite à découvrir une plante alpine typique de la haute-montagne : l’edelweiss. Pour cela, nous ferons un tour par le versant italien du col Agnel. 

Souvenez-vous, il y a un an, ce col m’avait offert un cadeau inoubliable : une rencontre fugace avec un bouquetin. En retournant sur les lieux, je ne m’attendais pas à ce que ce coin d’italie me gâte une nouvelle fois. 

Après mon premier bouquetin, j’ai pu admirer exactement au même endroit, mes premières fleurs d’edelweiss à l’état sauvage .

Dans les villages de montagne, les jardins sont foisonnants et abritent la plupart des espèces alpines : campanules, lys orangés, lupins et parfois edelweiss. Souvent discrètes, elles ornent les jardinières des rebords de fenêtres ou de balcons. 

Il y a quelques années, à Vars, devant mon air extasié, un habitant m’avait offert un bouquet de ces fleurs mythiques. Elles sont désormais dans un cadre et me rappellent chaque jour mes chères montagnes. 

En passant le col Agnel, en direction de la vallée de Sanpeyre, nous avons eu envie subitement de faire une pause dans une prairie d’alpage. La profusion d’espace et les panoramas grandioses n’y étaient pas pour rien …

Un jeune vanlifer avait choisi également de s’installer face à cet enchevêtrement de cimes. La beauté des lieux lui ayant inspiré quelques notes qu’il égrenait sur sa guitare. Esprit libre … Loin d’une société harassée par les contraintes et l’empressement. 

Nous avons commencé à cheminer sur un sentier, avec comme toujours, l’envie irrépressible de prendre un maximum de hauteur. Puis à quelques mètres, une première étoile à la blancheur virginale …

Et encore une deuxième, une troisième, une quatrième …

Arrivés sur une crête, alors que le vent farouche mettait à mal notre sens de l’équilibre, nous avons cessé de compter ! Des groupes entiers d’edelweiss nous obligeaient à louvoyer afin de ne pas les heurter. Installés à l’endroit le plus hostile, ils résistaient stoïquement au vent et au froid polaire.  

Les edelweiss sont du genre bien armées pour survivre. Elles sont recouvertes d’un fin duvet blanc qui les protège du froid en isolant les parties vitales de la plante mais aussi de la dessiccation car il limite les pertes d’eau et retient l’eau présente dans l’air. Leurs poils les protègent également de la lumière excessive et des rayonnements des UV. Ces atouts font que ces plantes alpines peuvent s’adapter à une altitude de plus de 3 000 m. 

Parmi les belles montagnardes rencontrées ce jour : des anémones en fruits

des joubarbes

des tapis d’oeillets

Le tout sous le regard attentif d’un couple de traquets motteux

Bien entendu, nous avons longuement admiré les altières solitudes du Mont Viso

Culminant à 3 841 m d’altitude, c’est l’un des plus hauts sommets des alpes italiennes. Les romains le considéraient comme « le toit du monde ». Son sommet est visible d’un peu partout : du Queyras mais aussi de la ville de Turin ! Depuis quelques années, il est reconnu par l’UNESCO comme réserve de Biosphère. 

Nous avons quitté ce lieu enchanteur avec regret et repris les routes du Queyras où nous avons rencontré de farceuses marmottes

ainsi que des troupeaux de vaches nonchalantes …

Une fois de plus, nous aurons profité du généreux banquet de la nature. De ces instants magiques où l’on peut jouir pleinement de tout ce qui est offert, avec en prime une délicieuse sensation de liberté. 

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